Cécile EYNARD

 
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# Ses débuts dans la communication digitale

Cécile Eynard est consultante et formatrice en communication digitale et depuis peu, elle fait aussi de la communication en RH pour travailler sur la marque employeur avec les entreprises. Après l’obtention de son bac littéraire, elle a obtenu un DEUG de lettres modernes, mais ne souhaitant pas se diriger vers l’enseignement, elle a préparé un DUT pour être documentaliste. Pendant 15 ans, elle a été documentaliste chez Centre Inffo, le centre d’information de la formation professionnelle. Il s’agit d’une association sous la tutelle du ministère du travail, qui travaille avec les responsables formation en entreprise, les formateurs ou encore les circuits d’information pour le grand public.

C’est quand les entreprises ont commencé à travailler avec internet qu’elle a eu la chance d’intégrer le service multimédia de l’entreprise. Ils lui ont proposé de travailler avec eux pour créer une rubrique documentation sur leur site, pour mettre à disposition de leurs publics de l’information sur la formation professionnelle. Elle a beaucoup aimé faire ça, et le service a finalement créé un poste exprès pour elle ! En effet, ils se sont rendus compte qu’ils avaient besoin de quelqu’un pour gérer tous les contenus du site : chercher les informations auprès de partenaires externes, des salarié.e.s de l’entreprise, puis mettre ces informations en forme, et en ligne.

« C’est comme ça que j’ai complètement lâché la documentation pour devenir ce qu’on appelait à l’époque webmaster éditorial. »

Cécile a donc commencé une formation de plusieurs mois à l’école Les Gobelins (Paris) pour pouvoir exercer ce métier-là. Puis les réseaux sociaux ont fait leur apparition dans la communication des entreprises. Elle ajouté cette corde à son arc en apprenant à développer la visibilité de la structure sur ces nouveaux medias de communication.

# nouvelle ville, nouvelle aventure professionnelle !

Il y a trois ans, elle a eu envie de quitter la région parisienne. Elle a donc négocié avec son entreprise pour venir s’installer à Lyon tout en poursuivant sa carrière en télétravail. Mais très vite, elle a voulu faire autre chose car elle avait l’impression de n’être ni à Lyon, ni à Paris. Finalement, elle a réussi à négocier une rupture conventionnelle. C’est là qu’elle a pris contact avec l’APEC : où sa conseillère en création d’entreprise l’a beaucoup aidée et encouragée.

« J’ai aussi intégré le réseau féminin Lean in Lyon, où j’ai rencontré plein de femmes qui s’étaient lancées dans l’entreprenariat. Au bout d’un moment, je me suis demandé « et pourquoi pas moi ?  »

C’est donc comme ça qu’il y a un an, elle a créé sa micro-entreprise pour proposer ses services pour aider les entreprises dans leurs stratégies de communication digitale ou dans la refonte de leur site internet. Elle forme également les entreprises et les indépendants qui veulent améliorer leur utilisation des réseaux sociaux pour donner de la visibilité à leur activité.

Après avoir essayé plusieurs formats de salariat différents dont le portage salarial, elle a finalement créé l'agence Uccello qui signifie « oiseau » en italien, son pays de cœur.  Son slogan ? « Réussissez votre envol digital » ! L’idée est qu’à la fin de la mission, ses clients arrivent à être complètement autonomes dans leur communication digitale, à la manière de l’oiseau qui quitte le nid.

# Une femme engagée pour l’égalité F/H dans le numérique

Malgré un parcours professionnel plein de réussites, Cécile nous fait part de quelques difficultés qu’elle a rencontrées. Il lui est déjà arrivé de sentir qu’on lui faisait parfois moins confiance dans sa profession, sous prétexte qu’elle était une femme.

Elle nous raconte qu’un jour, l’entreprise pour laquelle elle travaillait a mis en place une formation auprès des salarié.e.s sur l’usage des réseaux sociaux. Alors que c’était son cœur de métier, l’entreprise a préféré confier cette mission à un collègue, qui était pourtant positionné sur du développement de sites web. La deuxième année, il a obtenu qu’ils puissent faire la formation en binôme, et c’est seulement la troisième année qu’elle a pu la faire toute seule.

En plus de son activité de consultante, Cécile donne des cours à l’Ecole Supérieure du Digital (ESD Lyon) et à l’École Supérieure de Publicité (ESP Lyon) et nous explique qu’elle fait automatiquement un tour de table en début d’année, en demandant à chaque élève pourquoi ils ont choisi cette école, et ce qu’ils ont envie de faire.

« Je suis à chaque fois frappée par le fait qu’environ 90% des filles se dirigent vers la communication, alors que la plupart des garçons ont envie de développer des compétences beaucoup plus techniques (stratégie, reporting, performances, développement web) . »

Elle s’est plongée dans plusieurs ouvrages pour creuser un peu le sujet, et il en est ressorti que les filles et les garçons sont orientés inconsciemment par les adultes en fonction de leur genre, et ce, depuis l’école primaire. Par exemple, on va tout de suite parler aux filles de métiers assez stéréotypés qui sont dans l’écoute, le soin, l’empathie …

Cécile se souvient que l’année où son plus jeune fils était en terminale, elle a participé à une journée au lycée où les parents venaient témoigner de leur métier. Elle s’était annoncée comme consultante en communication digitale et la plupart des élèves qui sont venu.e.s la voir étaient des filles. Dans la salle, il y avait un homme qui avait une entreprise de création de sites web, et il a eu beaucoup plus de garçons !

# le conseil qu’elle donne aux jeunes filles

Il faut que les filles se fassent confiance. Si elles ont une envie, un rêve, elles peuvent le réaliser quel qu’il soit. Les métiers n’ont pas de genre !

Elles doivent vraiment élargir leurs horizons, et partir à la découverte de ce que sont les métiers du numérique. Il y a selon elle une vraie méconnaissance de ces métiers, et c’est d’ailleurs pour cette raison que Cécile a voulu rejoindre la Fondation LDigital en tant que bénévole !

Témoignage recueilli par Angela Blachère

Le 21 octobre 2020