Mathilde DELMON
# parcours perso
Mathilde Delmon est une jeune femme ambitieuse de 27 ans. Elle aime appréhender et dépasser ses limites à la musculation. Elle a quitté le sud pour suivre des études supérieures, et vit à Lyon depuis une dizaine d’années tout en rêvant de pouvoir un jour s'installer en Estonie.
Mathilde a commencé par faire une école de jeu vidéo pendant deux ans, mais finalement elle se rend compte que cet univers ne lui convient pas entièrement. Elle se dirige alors vers la fac de psychologie pendant quelques mois. Mais, là encore, ce n’est pas pour elle de rester des heures en amphi à écouter un cours passivement.
À l’occasion d’un salon, elle découvre l’école Epitech et décide de suivre une formation en développement informatique. Alors qu’elle n’avait jamais fait de développement avant, elle se débrouille bien et se retrouve même dans les premiers de sa promotion lyonnaise ! C’est une grande fierté pour elle.
Dans les grandes lignes, elle aime bien ce métier mais ce n’est pas vraiment ce qu’elle a envie de faire sur le long terme. Elle cherche toujours « le truc » qui lui fera plaisir tous les jours.
Dès sa 3ème année, prenant naturellement le lead des projets réalisés sur son cursus, elle se penche sur différents modules proposés par Epitech sur des enseignements transverses tels que la gestion de projet ou encore l'agilité. Ça correspond plus à ce qui la fait vibrer, donc elle cherche à approfondir ces sujets et suit une 4ème année à Dublin où elle découvrira également des aspects plus business des produits du numérique. Le nom du poste qu'elle poursuivra n'est pas encore posé, mais elle a mis le doigt sur ce qui lui plaît, ce dans quoi elle pourra s'épanouir en offrant le meilleur d'elle-même : définir une vision, dégager le "pourquoi" on veut faire les choses et de ce fait, arriver à rallier son équipe avec elle, puis la garder engagée sur le projet ou produit.
# parcours pro
Après ses études, elle intègre une start-up proposant des dispositifs de réalité virtuelle majoritairement à destination des personnes âgées en établissement. Dans un premier temps, elle sera principalement développeuse. En effet, au moment où elle les rejoint, la start-up est encore naissante et a un fort besoin de développement, non de renfort au niveau de l'équipe produit. Avec le temps, la vision de l'entreprise et celle de Mathilde sur ce qu'est une équipe « produit », ses missions et ce qu'elle peut apporter au produit ne se rejoignent pas. C'est pourquoi leur collaboration prendra fin.
Ensuite, elle intègre une entreprise qui propose un écosystème complet autour de la lecture numérique, qui souhaite se positionner comme le concurrent français qui pourra rivaliser avec les deux géants actuels, américain et japonais. Elle y rentre en tant que Product Owner avec un périmètre bien installé en matière de « delivery », mais manquant de tout ce qui a trait à la « discovery » : l’étude des usages, contraintes, besoins et attentes des utilisateurs. Ce périmètre évolue doucement pour prendre une part plus importante de « discovery » et de conception produit au fur et à mesure que l'entreprise migre d'une organisation "projet" vers une organisation "produit". Pour Mathilde, la phase « discovery » est primordiale : avant de savoir si on va bien livrer, il faut surtout s'assurer de livrer la bonne chose, celle qui aura le bon impact. C'est pourquoi elle reste ouverte à de nouvelles opportunités qui correspondraient mieux à ses convictions professionnelles.
# SUCCÈS
Mathilde est fière de n’avoir jamais rien lâché, de ne jamais renier ses valeurs simplement pour faire plaisir aux autres, ou se conformer à l’image qu’on voudrait se faire d’elle.
# conviction numérique
Selon elle, il peut être difficile de savoir si les réactions auxquelles elle se heurte viennent du fait qu’elle est une femme ou plutôt de la jeunesse de sa carrière. En effet, il lui arrive d'être freinée quand elle veut faire avancer les choses, et ce, plus souvent par d'autres femmes que des hommes. Ces dernières peuvent paraître effrayées par ses convictions et ses prises de position.
D'une communication franche et directe, les échanges avec les hommes lui paraissent facilités, plus fluides. En effet, Mathilde s'est construite au sein de groupes amicaux et professionnels très majoritairement masculins. À Epitech, elles n’étaient que 8 filles sur 150 garçons en 1ère année.
Ça n’a pas été facile à Epitech d’être aussi peu nombreuses en tant que femmes. Elle confesse même qu’elle « en a bavé ». Le manque de maturité et de recul de certains étudiants ont fait de son parcours un véritable chemin de croix. Elle trouvait que certains répondaient un peu à tous les clichés qui existent sur les hommes dans le numérique !
Comme elle était plus en position de cheffe de projet que sur de la technique pure, certains lui reprochaient de ne pas mériter les bons résultats de ses projets.
Même le fait qu’elle aille facilement vers les autres paraissait louche : comment peut-on être sociable et réussir ? Elle a donc subi beaucoup de remarques sexistes.
Ce qui l’a fait rester chez Epitech, c’est en bonne partie le programme de coaching (accompagnement des étudiants) où elle a rencontré Chantal Desbois. Cela lui a permis de garder confiance en ce qu’elle valait et, autant que possible, de se détacher de ce qui était dit. Les enseignements de Chantal l'accompagnent encore aujourd'hui, que ce soit dans sa vie professionnelle comme personnelle.
Cette expérience l’a endurcie et lui a donné des armes pour garder confiance en elle et en sa valeur. Elle a appris à ne pas avoir froid aux yeux.
# Le message qu’elle souhaite faire passer
Mathilde a envie de dire aux femmes qu’elles ne doivent pas laisser les autres juger de quoi elles sont capables. Elles sont les seules à le savoir. Pour elle, la remise en question, du moment qu'elle est saine, doit faire partie de nous, nous devons y être ouverts. Mais sûrement pas à celle imposée par le regard toxique d'autrui. À ses yeux : ne jamais douter n'est pas bénéfique, mais trop douter non plus.
Lorsqu’on trouve ce qui nous plaît, il faut s’accrocher. Se planter, ça n’est pas grave, il arrive que ce soit la meilleure façon d'apprendre et de tirer des enseignements. Si on en a la possibilité, il ne faut pas hésiter à changer d’études ou d’entreprise, pour aller vers ce que l’on veut vraiment.
Témoignage recueilli par Cécile Eynard
Le 01 septembre 2022